Dès l’introduction, le décor est posé : « Pour la première fois, écoutez les invités humains inspirants d’Alex, qui mène les débats, accompagné par des IA-nimatrices et des IA-nimateurs très surprenants. » La promesse est claire. Ici, il ne s’agit pas d’un podcast de vulgarisation sur l’IA ou d’un talk-show classique. Il s’agit de créer un espace hybride, où la voix humaine dialogue avec celle de l’IA, produisant des échanges inattendus, parfois drôles, souvent déstabilisants, toujours stimulants.
Podcast : Choucroute Citron
Un pionnier du divertissement IA
Le podcast revendique son statut de pionnier. « Le podcast Choucroute Citron vous fait basculer dans le futur, celui de l’ère de l’IA divertissement, le monde où les IA cohabitent avec les humains. » En clair, fini les robots cantonnés à des tâches techniques ou aux arrière-boutiques des labos. Ici, l’IA occupe la scène, prend la parole, coupe parfois celle de l’animateur ou de l’invité, lance une réplique acérée ou une vérité absurde. On est loin des assistants dociles. Les IA ne servent pas, elles participent. Elles enrichissent la discussion, elles la bousculent.
Dans ce théâtre sonore, l’animateur humain, Alexandre Stopnicki, n’est pas le chef d’orchestre tout-puissant. Il est accompagné, parfois débordé, par des IA-nimatrices et IA-nimateurs « toujours originaux ». La frontière entre l’improvisation et la programmation se brouille, et c’est précisément là que naît l’intérêt.
Des dialogues imprévisibles
La force du podcast réside dans cette promesse : « Quand la voix humaine rencontre celle de l’IA naissent des dialogues uniques et imprévisibles. » Les auditeurs ne se contentent pas d’écouter une conversation bien polie entre experts. Ils assistent à un choc d’idées, où la logique algorithmique croise l’intuition humaine. Parfois, cela produit des fulgurances. Parfois, des non-sens hilarants. Mais l’essentiel est ailleurs : l’expérience fait réfléchir et divertit en même temps.
Les IA apportent « vérités surprenantes, traits d’esprit et révélations. » On ne sait jamais si elles vont jouer le rôle du sage, du clown ou du provocateur. Cette imprévisibilité crée une dynamique rare dans un format audio.
Premier épisode : Domitille Kiger, la championne de free fly
Dès le premier épisode, le ton est donné. L’invitée est Domitille Kiger, multiple championne du monde de parachutisme et spécialiste du free fly. Une discipline où l’on chute librement, en figures acrobatiques, parfois tête en bas, parfois en vrille. Son quotidien : apprivoiser la peur, jouer avec le vide et repousser sans cesse les limites de la gravité.
Avec Alexandre Stopnicki, elle raconte les coulisses de cette vie suspendue à quelques secondes d’adrénaline : l’entraînement, la précision des gestes, la gestion du stress avant le saut. Mais là où une interview classique aurait filé droit, les IA s’en mêlent. Elles questionnent la peur, la provoquent, la décortiquent avec une logique implacable. Elles titillent la sportive, l’emmènent sur le terrain du sens, du risque, de l’absurde parfois. Domitille doit alors jongler entre ses émotions bien humaines et les répliques d’algorithmes qui la poussent dans des zones inattendues.
Résultat : une conversation vivante, pleine de tension et de surprises, où le récit d’une athlète d’exception se mélange aux interventions déstabilisantes de voix virtuelles. Un jeu de miroirs qui rend l’épisode unique et donne la mesure de l’ambition du podcast.
Un casting d’humains inspirants
Le podcast ne se repose pas uniquement sur ses IA. Il invite des humains qui ont quelque chose à dire et à transmettre. Entrepreneurs, artistes, scientifiques : chaque épisode est une découverte. Alexandre Stopnicki mise sur des invités « inspirants », capables de dialoguer avec la machine sans perdre leur singularité.
Ce qui rend l’ensemble captivant, c’est justement ce mélange : d’un côté des invités qui incarnent des parcours réels, avec leurs doutes et leurs contradictions ; de l’autre, des IA capables de projeter ces récits dans une logique inattendue, parfois implacable, parfois surréaliste.
Une choucroute, un citron, et tout un symbole
Le nom du podcast n’a rien d’anecdotique. « Le nom est une blague sérieuse. La choucroute symbolise la résilience, la fermentation lente des idées. Le citron, lui, c’est la clarté, l’énergie, l’audace. Ensemble, ils incarnent un espace de dialogue intelligent, frais et riche. » On pourrait sourire, mais la métaphore fonctionne. Elle colle parfaitement à l’esprit du programme : un mélange improbable, surprenant, mais savoureux.
Les retours des auditeurs confirment cette impression. Le podcast est qualifié de « captivant », « dynamique et plein d’énergie », « pétille » et « super fun ». Les invités « déchirent », et les IA surprennent à chaque fois. Pas besoin d’être ingénieur en machine learning pour apprécier : l’univers reste accessible, léger, tout en proposant des réflexions profondes sur notre rapport aux technologies.
Chaque semaine, une plongée dans le futur
Avec sa fréquence hebdomadaire, Choucroute Citron s’installe dans le paysage comme un rendez-vous régulier. Pas un gadget, pas un coup d’éclat éphémère, mais une tentative assumée d’inventer une nouvelle forme de divertissement.
Au fond, Choucroute Citron incarne l’idée que le futur de l’IA ne se limite pas aux bureaux des chercheurs ou aux lignes de code des start-up. Il se joue aussi dans la culture, dans l’art, dans la manière dont nous acceptons — ou non — de donner la parole à la machine. Ici, l’expérience n’a rien d’un débat académique : c’est une joute, une improvisation permanente, où humains et IA se testent, se contredisent, s’inspirent.
Antoine GARCIA