Ivan Becerril
Co-Founder and CEO Deloslabs
Co-Founder and CEO Buzzee Telecom
CEO Buzzee ZAP
La généralisation des IA repose sur la réorganisation des embeddings et sur le grokking, souvent perçu comme le Graal vers une véritable intelligence artificielle générale (AGI). Cette course est actuellement menée par les géants de la technologie, qui ont les moyens et les infrastructures nécessaires pour développer ces technologies à grande échelle (rappelons pour information que OpenAI vient de faire une levée de fonds de 6 milliards de dollars…). Pourtant, malgré les efforts déployés par ces acteurs, il est peu probable que l’un d’eux émerge clairement en tant que vainqueur. Les avancées se rejoignent, les différences s’estompent et la bataille devient essentiellement une question de financement. À l’image des débuts de Google et Amazon, les entreprises devront attirer des capitaux conséquents sur une période prolongée, en acceptant une absence de rentabilité immédiate.
Le second axe majeur concerne la mémorisation et l’intégration des données, notamment celles d’actualité et des corpus métiers. Contrairement à la généralisation des IA, ce marché ne sera pas dominé par une poignée de géants, mais verra l’émergence de nombreux acteurs cherchant à exploiter les données dans des contextes variés. Ces nouveaux services seront souvent basés sur la technologie RAG, qui vise à améliorer les capacités des IA en y intégrant des connaissances spécifiques et actualisées. Cette approche permet d’apporter une valeur ajoutée immédiate aux solutions basées sur l’IA en se focalisant sur des usages métiers et des données dynamiques.
Les futurs champions de l’IA devront inévitablement maîtriser trois aspects essentiels en interne : la génération, le stockage, et l’exploitation des RAG en synergie avec les IA génératives. Ce choix se posera en opposition à l’utilisation de RAG directement fournis par les GAFAM, afin de préserver la souveraineté et l’indépendance des entreprises face aux géants technologiques. Les acteurs qui parviendront à développer ces capacités en interne disposeront d’un avantage stratégique considérable. Ils éviteront que leurs propres données et capacités d’innovation soient absorbées par des entreprises plus puissantes, les empêchant ainsi de dépendre des services externes pour alimenter leurs propres solutions.
Un autre point crucial réside dans la manière dont ces technologies sont produites et stockées. Cela soulève la question de la souveraineté numérique : qui détient les infrastructures et contrôle l’accès à ces ressources critiques ? Il est possible que nous voyions émerger des solutions de RAG souveraines, capables de garantir une certaine indépendance vis-à-vis des GAFAM. Pour les futurs acteurs de ce marché, l’enjeu sera non seulement de maîtriser ces technologies mais aussi de contrôler où et comment elles sont déployées, afin d’éviter qu’elles ne deviennent le prochain « or noir » des géants déjà bien implantés.
Ivan BECERRIL