Tout d’abord, Seelab.ai bénéficie d’un contexte politique européen particulièrement favorable. Le récent « AI Summit » qui s’est tenu à Paris en février 2025 a démontré une volonté claire de l’Europe de se positionner comme un acteur majeur et indépendant dans le domaine de l’intelligence artificielle. Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, y annonçait notamment l’ambitieuse initiative « InvestAI » de 200 milliards d’euros destinée à stimuler les projets d’IA européens respectueux des valeurs de transparence, d’éthique et de protection des données personnelles. En choisissant de s’afficher clairement comme un acteur « made in France », Seelab.ai pourrait profiter pleinement de ces financements massifs et de la dynamique européenne favorable.
Par ailleurs, la crise de confiance généralisée vis-à-vis des plateformes technologiques extra-européennes constitue une opportunité unique. Scandales à répétition sur l’utilisation des données personnelles, craintes de surveillance généralisée, absence de transparence : nombreux sont les arguments qui poussent aujourd’hui entreprises et consommateurs européens à privilégier des solutions locales, respectueuses des réglementations et alignées sur les valeurs de respect des libertés individuelles propres à l’Europe. Seelab.ai, en revendiquant clairement ses racines françaises et européennes, offrirait une garantie supplémentaire à ses utilisateurs, particulièrement sensible dans le secteur créatif et publicitaire où la protection des créations et la confidentialité sont essentielles.
De plus, dans une économie numérique globalisée, la différenciation est devenue un enjeu crucial. À l’heure où OpenAI implante ses bureaux à Paris, confirmant ainsi son intérêt stratégique pour le marché européen, Seelab.ai ne peut se permettre de rester neutre ou ambigu sur son identité territoriale. Affirmer explicitement son ancrage national et européen serait une manière efficace de se distinguer, notamment face aux grands concurrents américains. Cet avantage concurrentiel peut s’avérer décisif auprès d’acteurs locaux souhaitant travailler avec des partenaires technologiques proches géographiquement, mais aussi culturellement et juridiquement.
Le choix de l’ancrage local
Ce choix stratégique renforcerait également l’ancrage local de Seelab.ai et favoriserait des partenariats avec des institutions françaises et européennes, qu’il s’agisse d’universités, de centres de recherche ou d’autres entreprises technologiques. La proximité géographique et culturelle faciliterait les échanges, accélérant ainsi l’innovation tout en consolidant un écosystème technologique européen puissant et interconnecté.
Enfin, jouer la carte du « Made in France » permettrait à Seelab.ai de contribuer concrètement à la souveraineté technologique européenne, enjeu majeur de la décennie. L’Europe ne peut continuer à dépendre exclusivement de technologies étrangères, au risque de perdre son autonomie stratégique dans des secteurs clés comme celui de l’intelligence artificielle. En se positionnant clairement sur ce créneau, Seelab.ai s’imposerait non seulement comme une alternative crédible aux géants mondiaux, mais aussi comme un acteur moteur d’une véritable souveraineté numérique européenne.
Face à ces enjeux multiples, économiques, politiques et éthiques, Seelab.ai a donc tout intérêt à revendiquer son identité française et européenne. Loin d’être un simple argument marketing, cette stratégie serait une décision stratégique forte qui pourrait permettre à l’entreprise de jouer un rôle clé dans l’avenir technologique de l’Europe et de s’assurer un développement durable et compétitif face aux grandes puissances mondiales.
3 questions à Julien Rebaud,
Co-fondateur & Co-CEO chez Seelab.ai
Comment Seelab.ai compte-t-il concrètement tirer parti des initiatives européennes telles qu’InvestAI pour renforcer son positionnement en Europe ?
Nous souhaiterions nous appuyer sur InvestAI pour cofinancer nos projets de R&D liés à la génération d’images par IA, à la personnalisation de modèles et à l’utilisation de GPU très coûteuse. Ces aides concrètes et/ou financières permettraient de :
Accélérer le développement de fonctionnalités propriétaires,
Renforcer l’architecture technique (cloud souverain, IA éthique),
Limiter la dépendance au capital privé tout en gardant un fort rythme d’innovation
Travailler sur des cas d’usage sectoriels (luxe, cosmétique, industrie créative)
Quels engagements spécifiques Seelab.ai est-elle prête à prendre en matière de transparence algorithmique et de protection des données personnelles pour convaincre les clients européens ?
Nous nous engageons à développer cet aspect en nous appuyant des technologies souveraines, des hébergements européens et une parfaite protection des données. Comme vous l’avez fait remarqué, ils sont nombreux les arguments qui poussent aujourd’hui entreprises et consommateurs européens à privilégier des solutions locales, respectueuses des réglementations. Le fait que l’on soit sur des serveurs européens et que l’on chiffre les données, ça parle aux clients ! Ils ne veulent pas que leurs données se baladent sur le cloud à portée du moindre curieux plus astucieux que les autres.
Face à la concurrence directe d’acteurs internationaux comme Midjourney, Reve ou GPT 4o, en quoi votre identité française et européenne peut-elle devenir un réel avantage compétitif durable ?
Très clairement ces mastodontes américains sont des outils très B2C ou B2B2C avec de réels problèmes de qualité, de consistance et de respect de la direction artistique. Nous savons que les grandes entreprises, les enseignes de la mode et du luxe ont besoin d’accompagnement personnalisé, de formations, d’échanges humains, ce qu’on ne retrouvera pas avec ces offres plus génériques et impersonnelles.