Installer une IA et espérer des miracles ? Mauvais plan. Alex n’est pas un bouton “générer” : elle ne connaît pas vos clients, vos priorités, ni les subtilités d’un pitch presse. Sans cadrage, elle va produire vite… mais peut-être à côté de la plaque. Exemple : une IA mal briefée a récemment cité un journaliste qui n’existait pas — imaginez le mail d’excuses derrière.
Comme le rappelle Réza Ghaem Maghami, un coéquipier qui tourne 24/7 peut faire gagner grand… ou produire du bruit si on le laisse en roue libre. Les agences qui s’en sortent définissent très vite le terrain de jeu : là où Alex excelle (veille massive, recherches sectorielles, trames initiales), là où elle assiste (analyse de retombées, Q&R de crise), et là où elle n’intervient pas (arbitrages politiques, relations presse directes, angles sensibles).
Un vrai onboarding pour Alex
Alex mérite un accueil digne d’un nouveau talent.
- Missions : veille sectorielle, drafts de communiqués, synthèse de coverage.
- KPI : temps gagné par livrable, taux d’acceptation des drafts, précision des synthèses.
- SLA internes : délais, formats, points de validation.
Un manager (Head of Content ou Directeur ou Directrice Conseil) pilote ses usages, tranche les arbitrages et tient un « journal des prompts » pour capitaliser. Et pas question de laisser Alex travailler dans l’ombre : charte IA obligatoire : données sensibles proscrites, sources citées, double validation humaine, fournisseurs audités (RGPD, droits d’usage).
Formation croisée et impact
On ne met pas un junior en première ligne sur une crise. Alex, même ultra-rapide, n’échappe pas à la règle. L’équipe apprend à la briefer et à relire ses productions : check-lists anti-hallucinations, matrices de tonalité par client, gabarits standardisés.
Traçabilité obligatoire : date, sources, niveau de confiance. Outils anti-plagiat pour éviter les surprises. Et l’interdiction des envois automatisés massifs : Alex est là pour viser juste, pas pour gonfler les boîtes mail des journalistes.
L’objectif n’est pas de produire plus, mais de frapper plus fort. Alex absorbe l’énorme : cartographies de journalistes par centre d’intérêt, extraction de signaux faibles, segmentation d’angles par audience. Les consultant(e)s gardent le haut du panier : stratégie, narration, relation humaine.
La semaine type d’Alex
- Lundi : veille sectorielle, alertes signaux faibles.
- Mardi : drafts (communiqué + Q&R) sur brief précis.
- Mercredi : synthèse de retombées avec indicateurs lisibles.
- Jeudi : pitchs hyper-ciblés (3 journalistes pertinents, pas 30).
- Vendredi : post-mortem et mise à jour du journal des prompts.
Chaque livrable : validé, contextualisé, assumé par un humain.
Alex n’est ni un gadget ni un stagiaire éternel. C’est un collègue exigeant : bien cadré(e), il/elle libère du temps stratégique, élève la qualité et renforce la relation avec les médias. Mal cadré(e), il/elle noie vos journalistes sous le bruit et fragilise votre crédibilité. Le vrai sujet n’est pas d’installer une IA, c’est de l’embarquer comme le meilleur talent que vous ayez jamais recruté.
Bruno SANVOISIN
Co-Président du SYNAP
Consultant RP chez Influactive