L’agent au cœur de l’éditeur
Dans Visual Studio Code, l’Agent Mode fixe une consigne claire. L’IA planifie. Elle édite. Elle relance des outils. Elle suit l’impact des modifications. Résultat, le développeur garde la vision et l’agent traite la plomberie répétitive. La feuille de route côté Microsoft évoque des modes de chat spécialisés et un agent capable d’appliquer des changements complets dans la base. Ce n’est pas un slogan.
L’écosystème se diversifie dans l’éditeur. Amazon Q Developer pousse les suggestions en ligne, les refactorings guidés, le scan de vulnérabilités et un mode agentique pensé pour les stacks AWS. Le chat connaît la console et les SDK, le focus produit reste intact.
Chez JetBrains l’assistant IA couvre tout le cycle avec génération contextuelle, complétion avancée, production de tests et chat intégré. Les projets qui vivent dans PhpStorm ou IntelliJ gagnent en fluidité sans quitter l’IDE.
Tabnine garde un rôle de métronome en autocomplétion locale. Installation simple dans VSCode, prise en charge de PHP, latence faible.
Cursor assume une interface centrée IA. Revue de code assistée, débogage guidé, génération multifichiers. Ce n’est pas un plugin de plus, c’est un poste de travail pensé pour un duo dev/agent, utile quand le projet bouge vite et que les boucles doivent rester courtes.
Trois moments clés en PHP
Je développe en PHP. Le combo agent + éditeur change surtout trois temps forts. Démarrage de feature. Relecture. Industrialisation.
Au kickoff, j’écris une intention nette. Par exemple, la mise en place d’une API REST sur Laravel avec auth par token et pagination. L’agent génère un squelette solide, propose contrôleurs, routes et tests de fumée, et je garde la main sur le métier.
En relecture je colle les fichiers sensibles. L’IA rattrape injections possibles, validations manquantes, ratés de pagination.
À l’industrialisation elle suggère des tests supplémentaires, des scripts de migration et des README exploitables. Claude Code côté ligne de commande incite à de bonnes pratiques simples. Découper la tâche. Montrer le contexte critique. Itérer par petits diffs. Mieux que des prompts géants et flous.
ChatGPT 5 ajoute du souffle sur la taille de contexte et la fiabilité en code. Moins d’hallucinations. Meilleure documentation. Meilleure écriture de tests. Sur un monorepo PHP mêlant front et back, ce gain évite des allers-retours stériles.
Au quotidien dans VSCode j’ouvre la branche, je lance l’agent en mode plan, je décris la feature en trois phrases. Prérequis. Contraintes. Livrables visibles. J’ajoute les fichiers clés. L’agent propose un plan d’action. Je valide étape par étape. Création du contrôleur. Routes. Form requests. Tests. Il applique les diffs. Je relis chaque change. Si la logique métier demande un arbitrage, je tranche. L’IA n’a pas le contexte humain, elle fait gagner du temps sur le reste.
Je segmente. Je passe des lots de fichiers au crible avec Claude Code. Je vise les anti patterns. Je demande des diffs minimaux et atomiques. Une branche par lot. Pas de refactors massifs qui touchent vingt dossiers d’un coup. Messages de commit lisibles. Génération des tests manquants en priorité. Puis Psalm ou PHPStan pour vérifier que rien ne casse. L’agent s’occupe du fastidieux, moi je garde le jugement.
Hygiène sécurité et limites
Sur la sécurité je reste parano. Passe dédiée obligatoire. Validation côté serveur stricte. Échappement en sortie. Revue des accès BD. Politique CSP. Tokens rotatifs. Chasse aux libs zombies. L’IA propose une liste et des remplacements, je vérifie chaque recommandation et chaque source. Un assistant hallucine parfois, livrer du fantasme comme une vérité gravée reste hors de question.
Les limites ne manquent pas et se traitent sans naïveté. Un agent rate le contexte global sur un gros monorepo. Il suggère des chemins de fichiers absents. Il oublie des middlewares maison. Il casse des conventions internes. La facture grimpe si on envoie des pavés à chaque requête. Le temps se perd quand l’intention reste floue. La parade tient en quelques règles. Décomposer les tâches. Fournir les fichiers décisifs. Poser des bornes. Exiger des diffs courts. Demander des tests qui échouent puis réussissent.
L’hygiène dans VSCode reste non négociable. Secrets verrouillés dans un coffre. Accès réseau de l’agent coupé si le contexte l’exige. Changements tracés par commits granulaires. Migrations en local avec snapshots clairs. README orientés feature, pas des romans. Rollback maîtrisé. L’IA n’efface jamais la discipline de base.
Pour un dev PHP pressé, la feuille de route tient en une ligne. Installer un agent chat solide dans VSCode, activer l’Agent Mode, choisir une option de reasoning moderne chez OpenAI avec ChatGPT 5, ajouter Claude Code pour des refactors prudents, compléter avec Amazon Q Developer si la stack touche AWS, garder Tabnine pour une complétion réactive hors chat, adopter une routine stricte. Intention. Plan. Diffs atomiques. Tests. Revue humaine. Livraison.
Une dernière chose. Le paysage bouge vite. Microsoft pousse l’agent dans VSCode et Visual Studio. AWS muscle son mode agentique. JetBrains enrichit son assistant. OpenAI annonce des avancées musclées. Ce n’est pas un feu de paille. On voit une bascule durable du poste de dev vers un duo humain agent. La qualité dépendra de notre exigence. Prompts précis. Garde-fous de sécurité. Culture des tests. Sens métier intact.
Augustin GARCIA
Trois questions à Swen Roethlisberger, CEO de sitecopilot.ai
À quel moment précis de ton cycle de dev utilises-tu l’IA (kickoff, refactor, debug, tests) et qu’est-ce qui change vraiment pour toi à ce moment-là ?
Au lancement de feature, surtout. Je brieffe en trois lignes, l’objectif, les contraintes, ce qu’on livre, et l’IA me sort un plan d’action structuré avec une première base de travail. Ça réduit drastiquement le temps entre l’idée et le prototype fonctionnel. Ensuite, en phase de révision. Elle passe au crible le code de l’équipe, repère les incohérences, les oublis. C’est comme avoir un QA supplémentaire qui ne fatigue jamais. Et pour la documentation ou les tests, elle génère de premiers jets exploitables. On gagne une demi-journée par sprint rien que là-dessus. Le rythme de livraison s’accélère sans rogner sur la qualité.
Comment mets-tu des garde-fous pour éviter que l’IA introduise des failles ou casse des conventions internes de ton projet ?
D’abord, on encadre strictement ce qu’elle peut voir. Documentation projet, conventions d’équipe, fichiers ciblés. Pas d’accès aux données sensibles. Ensuite, on impose une validation humaine systématique. Chaque suggestion passe par une revue. On ne merge rien en aveugle. Et on découpe les changements en petits lots traçables pour garder le contrôle. Côté sécurité, c’est non négociable. Audit des suggestions, validation des accès, analyse des dépendances. L’IA accélère le process, mais c’est l’équipe qui garde la responsabilité finale.
Si l’IA disparaissait demain de ton environnement de dev, qu’est-ce qui te manquerait le plus et qu’est-ce qui ne changerait pas du tout ?
Ce qui me manquerait ? La vélocité sur les tâches répétitives. Le scaffolding rapide, la doc automatisée, cette capacité à débloquer l’équipe sur les trucs ingrats qui plombent la motivation. Mais l’essentiel ne changerait pas. La vision produit, l’architecture, les choix stratégiques, la culture qualité, la relation client. L’IA est un multiplicateur, pas un décideur. Elle nous fait gagner du temps, on décide comment l’investir.
Et deux mots sur le projet Sitecopilot ?
Sitecopilot, c’est pour ceux qui veulent déléguer à l’IA et livrer vite. Un CMS agentique open source, francophone et souverain, qui accélère l’onboarding, les contenus, le SEO. On gagne du temps sur l’exécution, on garde la main sur la stratégie.