La curiosité comme point de départ
Bien avant le MBA, j’avais déjà ce réflexe. Quand j’étais assistante logistique, je passais mes pauses à bricoler des formules Excel pour automatiser des tâches répétitives. Ces bidouilles faisaient gagner un temps fou et changeaient ma façon de travailler. Plus tard, j’ai plongé dans le no-code et le low-code avec Power Automate et Power Apps. J’ai alors automatisé l’envoi des devis et factures, créé des formulaires internes, livré des petites applis à mes collègues. Résultat : des process plus fluides, moins d’erreurs, et surtout la satisfaction de ne plus subir des tâches manuelles.
Puis est arrivée l’IA générative. Début 2024, j’ai testé Copilot pour les images. J’ai eu droit aux fameux bras qui s’allongent et aux mains difformes. Ces ratés m’ont rappelé mes premiers bricolages sur Excel : imparfaits, mais révélateurs de nouvelles possibilités. À peine acceptée au MBA, je me suis mise à suivre les lives IA PLU KA d’IN DATA VERITAS, où je testais chaque outil cité et analysais les prompts. Ce mélange de fascination et de frustration a nourri mon envie d’aller plus loin.
Le MBA comme terrain de jeu
Le MBA MCI a transformé cette curiosité en méthode. Les projets ont servi de laboratoires grandeur nature :
- Une vidéo en 7 heures chrono : avec mon groupe, nous avons combiné génération d’images, création de voix, bots sur ChatGPT, présentations en un prompt, et même des sites web créés par IA. L’expérience m’a appris à aller vite, à rater, à recommencer. Elle m’a donné assez de confiance pour tenter ensuite une prompt battle à Shaka Biarritz (à 1h20 environ).
- Le Startup Challenge : il ne s’agissait plus seulement de tester, mais d’intégrer l’IA dans un projet structuré. Nous avons cadré une idée, rédigé un business plan et développé un prototype. J’ai alors constaté un décalage marquant : ceux qui avaient déjà expérimenté l’IA avançaient vite, les autres restaient spectateurs. Une situation qui reflète parfaitement les écarts actuels dans les entreprises.
- Pamél’IA, mon personnage 3D : née de mon envie de vulgariser mes découvertes, elle est devenue le visage de ma pédagogie sur LinkedIn. Avec elle, je raconte l’histoire de l’IA, je propose des cas d’usage concrets et je rends accessibles ces technologies parfois intimidantes.
Les manques, les écarts et les déclics
Le MBA m’a offert un cadre et un réseau, mais pas toutes les réponses. L’IA reste une petite partie du programme et certains aspects opérationnels sont passés à la trappe : pas de mise en pratique sérieuse du RGPD, pas d’audit algorithmique, pas d’estimation des coûts GPU ou cloud, pas d’exercices de mise en production. Chacun doit se débrouiller avec ses comptes personnels, souvent via des outils gratuits ou d’affiliation.
À cela s’ajoutait une disparité de niveaux. Les plus avancés prenaient les commandes, les autres restaient en retrait. J’ai appris à gérer ces écarts : clarifier les rôles dès le départ, imposer des livrables individuels, accepter que tout projet n’aille pas aussi loin techniquement.
Mais ces limites ont aussi déclenché des déclics. Ma thèse m’a poussée à interviewer des experts et à affûter mes questions sur l’impact économique et social de l’IA. Shaka Biarritz m’a plongée dans l’action : cas d’usage réels, tests en direct, battle de prompt, interviews d’intervenants. Deux expériences qui m’ont sortie de ma zone de confort et ont élargi ma vision.
De la curiosité à l’entrepreneuriat
À force de tester, je n’accumule pas seulement des outils, j’accumule des idées. Chaque IA me fait entrevoir une amélioration de process, un prototype de produit, parfois une piste de start-up. Mes routines se sont structurées : prompts rigoureux, outils génératifs intégrés dans les tâches répétitives, bots pour préparer des contenus. L’émerveillement a laissé place à une approche pragmatique : comment transformer cette curiosité en gains réels, en projets utiles, voire en business ?
C’est ce passage du bricolage solitaire à l’expérimentation structurée qui résume le mieux ce que le MBA MCI m’a apporté. La curiosité n’est plus seulement un réflexe personnel, c’est devenu une compétence stratégique.
Paméla FONTAINE