William Eldin
CEO et co-fondateur de XXII
Serial entrepreneur autodidacte, William est surtout leader et visionnaire. Après une expérience d’animateur radio, il monte sa première entreprise à 19 ans en ouvrant un des premiers points de vente dédié aux anti-radars.
Il s’associe ensuite à Fabien Pierlot dans Coyote Systems, licorne française des années 2000.
William lance XXII en 2015 avec pour objectif de créer le leader français en technologies de vision par ordinateur exploitant l’IA. Depuis 2018, il est également enseignant à Science Po en Intelligence Artificielle.
La révolution numérique, accélérée par le COVID-19, a élargi l’écart entre le commerce physique et en ligne. Pourtant, les consommateurs veulent de nouveau vivre des expériences, venir rencontrer du monde, recevoir des conseils, pouvoir interagir avec la marque, son univers, son expérience, pouvoir toucher les produits, les essayer, sentir les odeurs, goûter…
Historiquement, nous connaissons tous les caméras au plafond à l’entrée des magasins, pour le comptage du nombre de visiteurs, et qui permet de différencier la hauteur des humains et donc de catégoriser si ce sont des enfants ou des adultes, afin de calculer le taux de transformation le plus précisément possible.
Maintenant, les nouvelles technologies d’intelligence artificielle apportent bien plus. C’est une révolution ! Elles ont la capacité de détecter des humains, de les compter, de calculer la vitesse de déplacement sur la surface de vente, de voir l’orientation du regard, de calculer combien de temps chaque client passe dans une zone précise, à toucher un produit, à essayer un ou plusieurs produits, à acheter ou à abandonner l’achat, pourquoi…
Vous l’avez compris, aujourd’hui grâce à la vision par ordinateur en intelligence artificielle, et grâce aux caméras existantes, on peut à des budgets acceptables, avoir un niveau d’analyse de la surface de vente et du comportement des clients, de manière tellement fine, que les indicateurs de le online vont devenir pauvre !
L’intérêt de XXII retail analytics est d’aligner les indicateurs de mesure de performance pour les directions marketing, les opérations ou les directions commerciales entre le online et le offline. On va pouvoir comparer, et mieux cibler les investissements, de manière à pouvoir analyser de manière omnichannel le coût d’acquisition client, le taux de rebond, et les taux de conversion.
On va pouvoir aussi travailler la performance des réseaux de magasins, car on peut repérer les bonnes pratiques dans les magasins performants, et les appliquer aux moins performants. On va pouvoir piloter et manager avec des chiffres, du quantitatif, et non plus que du déclaratif. Cette technologie va nous permettre de voir en détail, là où c’était impossible jusqu’à présent. Mais ce n’est pas tout !
Imaginez ce monde ou Mercedes achète les datas de Tesla via un réparateur automobile multimarque, pour connaître le passage moyen en temps d’une Tesla au garage, les causes, et mieux travailler sa stratégie face aux concurrents.
Imaginez Apple qui achète la donnée de la Fnac pour connaître et analyser les ventes des téléphones concurrents. Ou simplement qu’Apple achète les données de la Fnac pour mieux travailler l’expérience client au général dans le magasin. Imaginez que la data de demain est possédée par celui qui l’a créée. Et imaginez que le physique devienne une plate-forme de données, que tout le monde peut acheter, de manière anonymisée bien entendu, mais avec une granularité impressionnante.
C’est en tout cas le chemin que prennent les grandes marques de ce monde, en ce moment, pour reconstruire un marché du physique qui s’est fait voler la vedette par le digital. D’ailleurs c’est un chemin qui nous amène à un commerce de détail beaucoup plus personnalisé, avec pour ceux qui le souhaite, du point de vue client, la possibilité d’avoir une symbiose entre le physique et le digital, pratique, rapide, et ciblée, celle dont rêve le marché du retail depuis que les technologies nous permettent d’y croire !