L’installation imaginée par Jean-Paul Haure prend la forme d’une embarcation motorisée, inspirée par les baleines, et venue de France. Son design innovant et respectueux capture l’essence du mammifère marin, dont la symbolique traverse les océans et les siècles. Pour les Amérindiens, la baleine est plus qu’un animal ; elle est la vision incarnée de la clairvoyance, un symbole de création et de protection. Elle est vue comme l’origine du monde, un gardien ancestral des secrets de la Terre et des profondeurs marines. Ce mammifère, appelé l’Archiviste des océans, porte en lui les récits de la terre, conservant les échos des ères passées.
À des milliers de kilomètres de là, dans les régions côtières du Pays basque, la baleine (balea en basque) occupe une place tout aussi centrale, mais sous une autre forme. Crainte et vénérée, elle représente une source de vie et de prospérité. Les Basques, célèbres pour leur histoire maritime, ont longtemps navigué au-delà des frontières familières vers les rivages de Saint-Pierre-et-Miquelon, poussés par la quête de l’ambre gris et d’autres trésors que recèlent ces géants des mers. La baleine symbolise ainsi une connexion profonde avec l’océan, source d’une économie florissante et d’une culture riche en aventures maritimes.
L’œuvre de Jean-Paul Haure pour le Burning Man 2023 est une célébration de ces narratives entrelacées. Elle invite les spectateurs à écouter les histoires chuchotées par le vent, à observer les courbes fluides de l’installation qui rappellent les mouvements élégants des baleines dans l’eau. Chaque élément de cette création est une invitation à ouvrir les yeux sur la beauté et la complexité des liens qui unissent l’homme à la nature, et plus particulièrement à ces créatures impressionnantes.
Dans l’effervescence de Burning Man, où l’art s’exprime librement loin des contraintes du quotidien, « Les Voix des Océans » se dresse comme un pont entre deux mondes, deux cultures, unies par le respect et l’émerveillement devant la grandeur de la baleine.
Les planches, ci-après, retracent le projet de sa genèse à sa réalisation et dévoilent comment le scénographe exploite l’IA afin de donner vie à son imaginaire.
Zoé HITZA