Augustin GARCIA
Éditeur de IN DATA VERITAS
Dinosaure de la presse informatique, il fait ses armes comme journaliste au Groupe Tests (01net, L’Ordinateur Individuel, 01 Informatique, Décision Micro et Réseaux, MicroStrad…), puis il intègre l’agence de communication Pleon. Aujourd’hui, passionné d’IA génératives, il imagine des prompts.
Étrangement, les jeunes semblent naviguer dans un détachement presque total vis-à-vis de l’IA, tandis que boomers et générations X s’y engagent avec un mélange de fascination rétro et d’appétit pour le futur. Comment expliquer ce désintérêt juvénile ? Est-il juste de le tolérer ?
La jeunesse actuelle baigne dans un luxe inouï : celui de la familiarité technologique. Grandir dans un monde imprégné de numérique leur a conféré une aisance avec la technologie que les générations précédentes ont dû laborieusement s’approprier. Mais cette aisance mute souvent en une indifférence dédaigneuse, notamment avec l’IA. Cette dernière n’est pourtant pas qu’une simple application de plus ; elle représente la frontière d’un monde nouveau, un territoire largement inexploré.
IA : Choc des générations ou alliance du futur ?
Cette apathie n’est pas seulement exaspérante pour ceux qui perçoivent l’IA comme un univers de possibilités vierges ; elle est carrément risquée. L’IA redéfinit notre mode de vie, notre travail, notre pensée. Ignorer son impact revient à s’exclure de la conversation sur notre futur commun. Plus inquiétant encore, c’est le potentiel de collaboration intergénérationnel gaspillé qui irrite. Que pourrions-nous atteindre si la vélocité numérique des jeunes était mise au service de l’expérience et de la vision des plus âgés ? Ensemble, nous pourrions non seulement surfer sur la vague de cette révolution technologique, mais aussi en diriger le cours.
Il est crucial de réveiller cette jeunesse, de la confronter à la réalité de l’IA, bien au-delà de la simple commodité quotidienne. Il est urgent que les aînés s’expriment, non en tant que reliques d’une époque révolue, mais comme contributeurs essentiels à l’élaboration de l’avenir.
L’IA ne devrait pas être le domaine exclusif des jeunes ou le fantasme des plus âgés ; elle est notre défi collectif, notre chance à saisir. Il est impératif de transcender cette opposition stérile pour embrasser l’IA comme ce qu’elle est réellement : une entreprise humaine, un défi qui nous interpelle tous, indépendamment de notre âge.