Nenad CETKOVIC
Experienced CxO for digital companies
Dans le secteur du digital depuis plus de deux décennies, je dirige et j’investis dans des activités innovantes dans les secteurs technologiques, BtoB et aussi variés que le retail, le ecommerce, le SaaS ou le Web3.
Un sujet qui va vite arriver, car si l’outil n’est pour l’instant pas encore accessible au grand public et fait face à des batteries de tests avec des spécialistes sur les risques liés à la désinformation, cela ne saurait tarder. Et ce dans une ère où la foultitude des créations YouTube, Instagram mais aussi et surtout TikTok envahissent les écrans et les esprits des utilisateurs.
Impact sur les internautes et vérification des sources
D’abord, côté créateur. Peut-être le problème le plus simple… La question du suivi de la propriété intellectuelle, du respect des droits d’auteur et les actions pour les faire respecter vont être cruciaux… Il va devenir très facile pour n’importe quel profil d’utilisateur lambda de copier, modifier ou dupliquer un contenu existant. Qu’il s’agisse d’un univers, d’un scénario ou d’une œuvre originale.
De nombreuses industries devront faire face à ce problème et les auteurs — ou leurs représentants — devront se doter d’outils pour certifier l’authenticité, mais aussi veiller à protéger et faire respecter leurs droits de manière quasi automatisée face aux plagiats et aux deepfakes. Or ces derniers vont se multiplier sur les réseaux sociaux et les écrans du grand public. Des solutions dans la blockchain comme Pictia vont se généraliser pour faciliter ce sujet.
Du côté des internautes, la question de l’origine, de la confiance et de la vérification des sources va-t-elle devenir cruciale ? Comment savoir si une vidéo est réelle, originale, modifiée ou générée par une IA ? Comment identifier l’auteur humain ou artificiel d’une création ? Il n’existe pas encore de moyen simple et fiable pour le faire au moment du visionnage.
La blockchain comme solution à l’authentification
Des questions ne trouveront pas de réponse tant qu’un système de signature numérique, basé sur la blockchain, ne sera pas mis en place. Un système permettant de garantir l’identité de l’auteur, l’intégrité de son contenu et la traçabilité infalsifiable de la source.
Un système qui pourrait s’appuyer sur le projet Worldcoin, un token crypto lancé à l’été 2023 par le fondateur d’OpenAI lui-même. Un projet, qui a suscité beaucoup de controverses, car il proposait de scanner l’iris de l’œil pour créer un jeton numérique unique et infalsifiable qui prouvera… qu’on est humain et non une machine. Quand l’IA et la Web3 se rencontrent.
À l’époque — par manque de visibilité de l’usage ? — Worldcoin avait connu la critique voire des difficultés liées à la protection de la vie privée dans certains pays… allant même jusqu’à être interdits par endroit. Depuis son lancement, seuls deux millions d’utilisateurs ont rejoint ce projet qui se cataloguait à l’époque plus dans l’univers du Web3 que dans celui de l’IA.
Mais il pourrait bien revenir sous les feux de la rampe comme base à un système d’informations et d’identification robuste, respectueux des données personnelles mais capable de certifier de manière sûre et inaltérable un contenu… Restera alors à voir comment et avec quel outil conserver et utiliser ce token ? La question reste entière !
Les défis de l’adoption par le grand public
L’utilisateur lambda n’est pas un adepte de la cybersécurité (c’est le moins qu’on puisse dire !) Et si les portefeuilles (« wallets ») numériques traditionnels utilisés par les early-adopters des cryptomonnaies offrent pas mal de garanties de ce point de vue, force est de reconnaître que leur usage échappe totalement au grand public. Une nouvelle génération de wallets est donc nécessaire qui combine simplicité d’emploi, intégrabilité dans des applications et sécurité doivent voir le jour. Comme celles qu’on voit apparaître notamment pour les passeports digitaux de produits conçus par des acteurs comme CoinBase ou en France Eniblock. Au menu, simplicité d’emploi pour l’utilisateur lambda tout en lui assurant une sécurité maximale — digne des services bancaires — tant le bien qu’il y stockera sera sensible.
Restera ensuite à voir comment ces technologies peuvent s’intégrer entre elles pour un package global prêt à l’emploi pour l’utilisateur final. Plugin intégré au navigateur ou aux players signalant les fraudes ? Application native dédiée ? Tous les systèmes à venir vont-ils utiliser le système unique d’identification ? Et enfin l’enjeu sera de s’assurer que ce mécanisme ne puisse aisément être contourné par des utilisateurs malveillants. La cybersécurité est toujours au cœur de tous les sujets liés à la blockchain et à l’identité.
Une brique « Produit » qui sera sans nul doute au cœur des prochaines étapes de lancement de bien des acteurs du secteur et qui sera vite indispensable pour faire face à la révolution de l’IA générative.