Arnaud TEMPLIER
Photographe IA
Directeur de création dans la com, peintre de formation aux Beaux-Arts, photographe de l’école des Gobelins et sculpture formé par un sculpteur du Musée du Louvre, je suis un artiste qui ne cesse d’explorer continuellement tous les outils disponibles pour exprimer sa créativité.
Pour explorer cette question, il est essentiel de comprendre la différence entre s’inspirer et copier, une nuance qui traverse toute l’histoire artistique, y compris à l’ère de l’intelligence artificielle.
L’apprentissage par imitation
Durant les études d’art, il est courant de reproduire les œuvres des grands peintres. Cette pratique pédagogique n’est pas tant une invitation à la copie, mais plutôt une méthode pour comprendre les techniques, les méthodes et les processus de création artistique.
Reproduire des chefs-d’œuvre permet aux étudiants de se plonger dans la complexité des œuvres, d’en appréhender les subtilités et, finalement, d’incorporer des éléments de ces styles dans leur propre expression artistique.
Inspiration et innovation durant le cubisme
Le cubisme, avec des figures de proue comme Pablo Picasso et Georges Braque, illustre parfaitement la dynamique de l’inspiration mutuelle. Les artistes de ce mouvement ne se contentaient pas de suivre les règles établies ; ils se nourrissaient des travaux de leurs contemporains pour repousser les limites de la représentation artistique.
Chaque artiste apportait sa propre interprétation et sa vision, enrichissant ainsi le mouvement et influençant ses pairs. Cette émulation collective a été cruciale pour l’évolution du cubisme et montre comment l’inspiration tirée des autres peut conduire à une innovation radicale.
L’intelligence artificielle et l’apprentissage créatif
Aujourd’hui, l’intelligence artificielle dans le domaine de l’art fonctionne sur un principe similaire à celui de l’apprentissage humain. Les algorithmes d’IA, notamment ceux utilisés dans la création artistique, sont souvent programmés pour analyser et apprendre d’énormes volumes de données visuelles, y compris des œuvres d’art historiques et contemporaines.
Par ce processus, l’IA peut développer des capacités créatives qui reflètent une synthèse des styles et techniques appris. Tout comme les artistes humains, l’IA ne copie pas directement, mais utilise ces données pour créer quelque chose de nouveau et d’original.
Il est donc impossible d’envisager un enseignement de l’histoire de l’art sans l’étude des grands maîtres. Les œuvres de ces artistes ne sont pas simplement des images à reproduire ; elles sont des fenêtres sur des époques, des sociétés et des révolutions artistiques. Elles inspirent, défient et éduquent les artistes de toutes les générations.
De même, l’IA, en s’inspirant de ces œuvres, ne copie pas ; mais apprend et, potentiellement, innove, continuant ainsi le cycle de la créativité qui a toujours été au cœur de l’art humain. Ainsi, l’étude des grands artistes demeure un pilier irremplaçable de l’éducation artistique, tout comme l’interaction et l’inspiration sont essentielles à la création, qu’elle soit humaine ou assistée par machine.
L’IA comme étudiant de l’art visuel
Meta, en incorporant des millions d’images tirées de ses différentes plateformes, entraîne ses intelligences artificielles d’une manière qui mime l’enseignement académique de l’art. Tout comme un professeur d’histoire de l’art expose les étudiants à une variété d’œuvres à travers le temps et les différents mouvements artistiques pour enrichir leur compréhension et affiner leur sens critique, Meta utilise le contenu visuel disponible pour éduquer ses systèmes IA.
Ce processus vise non seulement à améliorer la reconnaissance des formes et des contextes par l’IA, mais aussi à développer une capacité à générer de nouvelles créations visuelles qui sont informées par une base de données culturellement et historiquement riche.